Antavia est un programme de biologie spécialisé dans l’étude des manchots présents sur Crozet, et Dumont d’Urville. Je me concentrerai ici sur les installations mises en place en Antarctique, parce que ce sont celles que je connais le mieux, et il se trouve aussi que c’est à cet endroit qu’elles sont les plus nombreuses.
Le programme 137, se base sur un fort apport technologique. L’observation des manchots se trouve grandement facilitée et fiabilisée grâce à l’électronique et l’informatique. Quatre systèmes sont mis en place afin d’obtenir des infos sur nos voisins Adélie et Empereur.
SPOT
Une colonie de manchots Adélie se trouve juste à côté de la base dans un « canyon ». C’est un lieu d’étude, un spot, idéal, puisque le milieu est défini et limité. L’observation s’en trouve facilitée. Un système de trois caméras film ce canyon et remonte les images à la base. Un traitement est alors effectué et un tracking des individus mis en place.
Les passerelles
Le champ de vision des caméras couvre également le système de passerelles, permettant de corréler l’information acquise à l’aide des transpondeurs. En effet, un autre avantage de ce canyon, est que les points d’entrées et de sorties sont limités. Ce qui, moyennant une intervention humaine minime, permet de forcer le passage des individus à travers un chemin déterminé à l’avance. Sur ce chemin sont installées des passerelles comportant chacune deux antennes capable d’identifier les individus, ainsi que deux balances afin de les peser lors de leur passage. Le fait d’avoir doublé les antennes permet de déterminer dans quel sens se déplace l’individu, depuis la terre vers la mer, ou bien depuis la mer vers la terre. Toutes ces données, une fois corrélées définissent des cycles par individu et donnent des informations précieuses sur son succès de reproduction ou non.
Micro-OBS
On a vu qu’il existait deux systèmes plutôt efficaces pour obtenir des informations sur les manchots Adélie. Il faut reconnaître que le fait qu’ils soient relativement sédentaires facilite les observations. Les manchots Empereurs quant à eux s’installent, certes dans une zone relativement constante, mais qui varie chaque année. Elle a en plus le désavantage de se trouver généralement sur la banquise, ce qui rend cette fois ci impossible le déploiement d’un système d’observation fixe. C’est pourquoi un nouveau type d’observatoire a été développé, le micro-obs. En soit le principe est simple, il s’agit d’un appareil photo qui prend un cliché à un rythme défini par l’utilisateur, un timelapse est ensuite construit à partir des images collectées. En pratique la collecte est un peu plus complexe qu’il n’y parait. Les conditions climatiques extrêmes font fortement souffrir le matériel, comme les batteries, les panneaux solaires, les trépieds et fixations, …
Antennes portatives et rover
Une partie des manchots Empereur sont pucés, environ 300 nouveaux individus par ans, tout comme les manchots Adélie. Ce transpondage permet de suivre des individus de manière « non » intrusive tout au long de leur vie. La pose de systèmes d’acquisition portatifs et le déploiement d’antennes au sol permet ce tracking. Je disais non intrusif entre guillemets, pour les raisons suivantes, pour déposer les antennes au sol, il faut approcher et mettre en place le système. Un autre moyen de lecture des transpondeurs existe également, et il se perfectionne d’années en années, il s’agit d’une approche à l’aide d’un rover télécommandé. Lorsque le rover imite bien un manchot, adulte ou juvénile, il se fait accepter par la colonie et en devient membre. La détection devenant simple.